vendredi 12 juin 2015

COMMEMORATION D'UN HAUT FAIT D’ARMES. SAINT TROPEZ 15 JUIN 1940.



SAINT-TROPEZ  VA BIENTÔT COMMÉMORER LE COMBAT VICTORIEUX DES TROPÉZIENS  CONTRE L'ESCALE ESPAGNOLE DU 15 JUIN 1637 A CET OCCASION QU'IL SOIT RENDU HOMMAGE A UN VALEUREUX AVIATEUR BRETON - PIERRE LE GLOAN.

Lieutenant PIERRE MARIE LE GLOAN
Pilote au GROUPE de CHASSE
GC 3/6
5ème Escadrille
(1913 – 1943)

Très éloignés des théâtres d’opérations de la « drôle de guerre » puis de la « Campagne de France », les Tropéziens vont être témoins ce jour mémorable du 15 juin 1940, d’un événement auquel personne ne s’attendait. Depuis quelques jours, l’offensive Allemande a été déclenchée avec succès dans le nord de la France. Profitant de la tournure des événements, Benito Mussolini entraîne l’Italie fasciste dans le conflit en attaquant la France affaiblie par l’offensive allemande dans le nord et dans l’est. Le 15 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris, mais les combats continueront jusqu’à l’armistice demandé par le maréchal Pétain.

Ce 15 juin, vers midi, la sirène dressée sur le toit de la mairie, sonne l’alerte aérienne sur Saint-Tropez. La micheline ramène les employés de l’usine des torpilles à la gare pour le déjeuner. C’est alors qu’apparaît dans le ciel, une escadrille  d’une douzaine de chasseurs italiens biplans Fiat C.42. Elle fait partie d’un vaste dispositif d’une soixantaine d’avions chargés d’attaquer les aérodromes du Luc et l’importante base d’aéronautique navale du Cuers Pierrefeu près de Toulon. 



Soudain surgissent au-dessus de la presqu’île les deux chasseurs français Dewoitine D.520 de l’adjudant le Gloan et du capitaine Assollant, (1), pilotes du fameux groupe GC III/6 basé au Luc. 

Le sous-lieutenant Pierre LE GLOAN et son Dewoitine D.520 n°277 Codé « 6 » de la 5ème escadrille du GC III/6
avec la bande tricolore des « As » et le « masque sévère » - Alger-Maison Manche et Casablanca– De l’été 1940 au début 1941
La casserole de l’hélice et la dérive du chasseur seront peintes ensuite en jaune pour la campagne du Levant


 Ils abattent immédiatement ensemble deux avions italiens, mais l’avion d’Assollant, armes enrayées doit cesser le combat. Resté seul Le Gloan abat dans la foulée un troisième appareil italien. Pour se sauver, un des aviateurs saute en parachute et tombe dans le golfe. Des pêcheurs de Saint-Tropez sortent pour le récupérer au large du Pilon. Mais transporté à l’hôpital, il y décédera. Son corps fut rapatrié en Italie en 1943. En rentrant à sa base, l’adjudant Le Gloan, attaquera un quart d’heure plus tard un quatrième chasseur C.42 et un gros bombardier bimoteur Fiat BR.20, qui s’en prenaient au terrain du Luc et les abattra. 
 
C’est ainsi que l’Etat-major homologuera immédiatement pour Pierre Le Gloan cinq victoires  
 obtenues le même jour en moins d’une demi-heure, dont deux en collaboration avec le capitaine Assollant. 



Pour cet exploit unique en 1940, dont la presse va s’emparer à quelque jour de l’armistice, l’adjudant Le Gloan recevra la croix de la Légion d’Honneur et sera porté exceptionnellement au grade de sous-lieutenant.

 Le 15 juin 1940, trois cent trois ans plus tard, jour pour jour après l’attaque repoussée de vingt et une galères espagnoles le 15 juin 1637 contre Saint-Tropez, le Saint Patron de la ville ne l’a t-il pas encore protégé ?

Pendant le combat, des balles perdues atteignirent dans la campagne de Ramatuelle, la façade de la ferme de monsieur Jean Courtin, fidèle bravadeur de Saint -Tropez, père de monsieur Michel Courtin, capitaine de ville en 2009. Quelques jours après, la carcasse d’un des avions abattus fut transportée sur le port, sur le quai Mistral et présentée comme trophée de guerre. 
Une des 3 pales de l’hélice d’un des 2 moteurs du bombardier Fiat BR 20 MM21873 de l’escadrille de reconnaissance stratégique 172a de la Regia Aenonautica,
abattu au dessus du terrain du Luc le 15 juin 1940 par LE GLOAN, est conservée de nos jours au « Musée historique du Centre Var » dans ce village provencal.
Merci à Madame Christiane Benazet, adjointe à la Culture, pour les deux photos ci-dessus.


Pierre Le Gloan venait de prouver que la France avait encore dans ces heures sombres, des hommes de courage et de valeur et que l’espoir demeurait en la victoire finale...

Replié en Algérie avec son Groupe GC III/6, qui se trouvera rattaché à La France Combattante après le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942, le lieutenant Le Gloan effectue le 11 septembre 1943 une patrouille de surveillance des côtes. Au retour à la base, le moteur de son P-39 stoppe brusquement. Lui qui s’est toujours vanté d’avoir pu ramener son appareil à la base, quel qu’en soit son état, ne veut pas s’éjecter et tente courageusement un atterrissage forcé. Malheureusement le réservoir auxiliaire placé sous le fuselage de son avion est plein d’essence et l’appareil disparaît dans une formidable explosion au moment même où il touche le sol dans un champ de vignes près de Lapasset....
Une des dernières photographies du lieutenant Pierre Le GLOAN,
en Algérie, en compagnie d’aviateurs américains
Collection François-Xavier Bibert via famille Le Gloan


Pierre Le Gloan est mort 26 ans jour pour jour, heure pour heure, après Georges Guynemer. Il est capitaine à titre posthume, chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre 1939-1945 avec dix palmes et une étoile et il a reçu de multiples citations...



(1)  Héros Français, très connu à l’époque, de la première traversée française de l’Altantique Nord (Ouest-Est) les 13 et 14 juin 1929 à bord de l’avion français Bernard 19 baprisé « L’Oiseau Canari »

REMERCIEMENT

Un grand merci à Monsieur Joseph BIBERT qui nous a non seulement permis de pirater son site

mais encore a largement contribué à l'écriture de l'article.



COÏNCIDENCES

Cet article pointe une correspondance de date assez extraordinaire, on peut  y en ajouter deux autres en se rappelant qu'un autre aviateur breton CAYLA a lui aussi lors d'un mois de juin accompli quelques prouesses au-dessus du golfe de Saint-Tropez.


DC FC

mercredi 3 juin 2015

HIPPOLYTE BOUCHARD ou LES COQUETTERIES DU GARIBALDI TROPEZIEN.









Cent ans après sa mort les tropéziens se découvrent une nouvelle gloire maritime, inconnue d’eux jusque-là, mais aussi vénérée en Argentine comme héros national que Garibaldi l’est en Uruguay.




En ce mois de juin  1937 Saint-Tropez, une nouvelle sidérante tombe sur le bureau du Maire Léon Volterra .

Le préfet maritime informe la municipalité qu’elle recevra la visite au mois d’aout suivant d’une délégation de la marine de guerre Argentine afin de rendre hommage au héros national (argentins) Hippolyte BOUCHARD « le tropézien » comme il aimait se qualifier lui-même !

Tout d’abord on s’inquiète de ce « natif » ! Ne serait-ce pas une erreur ? Ouf ! Les recherches dans les registres indiquent bien qu’un Hippolyte BOUCHARD est né à Saint-Tropez le 30 mars 1796. Ça devrait coller, sauf qu’un commandant de frégate de 18 ans c’est un peu jeune ! Bah, après-tout à l’époque tous les généraux avaient 20 ans !

Alfred VACHON est appelé pour réaliser un souvenir en forme d’une œuvre représentant le port de Saint-Tropez à léguer aux futurs hôtes, en échange de cet inattendu  cadeau !
 
Tableau d'Alfred Vachon offert à la marine Arentine en août 1937


Tout cela est relaté dans un article de la presse locale qui relate la cérémonie du 19 août dans la grande salle de la mairie et retranscrit les discours du premier adjoint VACHON et du commandant du navire école « El Présidente Sarmiento » ancré dans la rade de Villefranche. (Voir journal de bord du Présidente Sarmiento et la retranscription de l’article en annexe).

El présidente SARMIENTO à quai.


Une fois remis de ces émotions des tropéziens curieux se mettent en quête de ce personnage atypique, sorte de Garibaldi avant la lettre, piètre commerçant et avant tout guerrier, marin, corsaire, et… cavalier,  qui comme son illustre successeur a fait sa carrière loin de sa cité d’enfance, aimait les tenues exotiques, l’aventure plutôt que la vie de famille  et avait comme lui un caractère de chien.

Bartolomé Mitre (homme politique argentin)  décrit Hipólito Bouchard comme ayant la peau sombre, des cheveux noirs, et les yeux perçants noirs, qui « lancent le feu » comme pour révéler son tempérament. Il  était connut et remarqué pour parler dans un mélange d’espagnol et de provençal. Infatigable et volontaire, il n’hésitait pas à  admonester ses soldats les plus récalcitrants à  coup de plat de sabre.

Enfin les recherches aboutissent à un Paul André BOUCHARD inscrit maritime engagé dans la marine française dont le profil correspond à notre « revenant ». En définitive on le retrouve né à Bormes-les-Mimosas et voilà ce qui est écrit sur le registre paroissial :

Dans l'année de 1780 dans le seizième de Janvier a été baptisé par moi prêtre soussigné, André Paul Bouchard, né hier, fils d'André Louis Bouchard, aubergiste, et Thérèse Brunet, mariés à Saint-Tropez. Signé. Gavin,

Parrain sous brigadier Noel Daumas dans les domaines du roi, marraine Marie Anne Marques.

Ce changement de prénom ne constitue que le premier mystère ou tout au moins une coquetterie dans la vie de ce téméraire tropézien !

D'après le matricule des marins de Saint-Tropez, (4P59 N°148/587 et 4P60 N° 80/318), André Paul Bouchard est inscrit le 5 fructidor An VII (22/08/1799) de la République, 5ème levée complémentaire, pour l'école des apprentis canonniers. Il commence sa carrière de canonnier sur le vaisseau "Généreux".


Combat du Généreux contre le HMS Leander le 18 août 1798
Une année avant qu’Hippolyte ne s’embarque le « Généreux » est un des deux seuls navires pouvant  s'enfuir après la bataille d’Aboukir.  Juste après, au large de la Crète  il rencontre le HMS Leander (de 50 canons), le 18 août 1798. Lors du combat qui suivit, malgré ses 100 morts et 180 blessés, le Généreux capture le vaisseau britannique qui avait de son côté 35 morts et 57 blessés.

Le 18 février 1800 lors de l’affaire du convoi de Malte, le « Généreux » est capturé par les anglais. Un jeune lord, Sir Thomas Cochrane, prend alors le  commandement navire il est  chargé de le convoyer vers Minorque, Bouchard étant à bord.

Effet du destin, 19 ans plus tard, les deux hommes se croiseront dans des circonstances encore plus dramatiques : le premier exilé, devenu citoyen  chilien commandant de la marine de ce pays emprisonnera le second (une fois de plus) et  le fera juger pour piraterie !

(Ce crime ne fut jamais avéré, l’ex anglais en voulant surtout au butin amassé par André Paul devenu Hippolyte – La perfidie appartenant certainement plus à ses fils, même reniés, qu’à Albion elle-même).

Mais revenons à la carrière de notre marin : D'après son rôle d'équipage (2E663), son nouveau bateau, la "Badine", quitte Toulon le 19 nivôse An X (09/01/1802) Il est au Cap (Saint Domingue) du 28 pluviôse (17/02 /1802 ) au 14 ventôse (05/03/1802) pendant l’expédition Leclerc . Puis à Cherbourg, du 23 au 29 germinal (Avril 1802) ; ensuite à Brest, le 14 floréal (4 mai 1802).

Il ne trouve pas son compte dans la Marine impériale. Déçu, dit-on, par Napoléon qui ne tient pas les promesses de Bonaparte.  Il part outre-Atlantique.

Il navigue au commerce dans les nouveaux états d'Amérique pendant 6 ans où il affirme ses qualités de marins et de commandement. Dans les mémoires connus, rien ne transparaît sur les réelles activités de Bouchard pendant ses 7 années, quels mystères cache ce silence ?

Mais des limiers tropéziens et argentins, dignes descendants des curieux de 1937 ayant mis à jour la réelle identité d’Hippolyte BOUCHARD, sont sur la piste  des agissements d’André Paul ….



Symbole  des provinces du Rio de la Plata
Il arrive à Buenos Aires en 1809, quelques mois avant le début de la Révolution de Mai.

Se souvenant de son passé militaire et instruit des idées révolutionnaires, il s'oriente rapidement vers la cause de l'indépendance argentine et met ses connaissances navales à la disposition de cette cause. 

Il sera le deuxième commandant de la toute nouvelle  armada argentine, sous  Juan Bautista AZOPARDO , qui le recommandera chaleureusement par la suite. (AZOPARDO, marin maltais avait été lui-même le second d’ Hippolyte MORDEILLE autre marin provençal)  le 2 Mars 1811 à San Nicolás de los Arroyos, il connaît son baptême du feu pour la cause de la révolution Argentine en embarquant sur  le brick  "25 mai" il combattit vaillamment  l'escadre royaliste commandée par le capitaine Jacinto de Romarate. Puis on le vit jouer un rôle majeur dans la défense de Buenos Aires en juillet de la même année.

 
Jose de San Martin
Aussi à l’aise sur un bateau  qu’en selle, en Mars 1812, il s'est enrôlé dans le régiment de grenadiers à cheval, dirigé par José de San Martín. Il a participé à la bataille de San Lorenzo, où il a enlevé l'un des drapeaux de l'ennemi. Et fier de d’appartenir à ce corps d’élite   il conservera au-delà des mers l’anneau à  l’oreille qui distinguait le  Regimiento de Granaderos a Caballo du Colonel San Martin

Après ces hauts faits  André-Paul Bouchard se fait appeler Hippolyte, prénom de son jeune frère né à Saint-Tropez, est-ce une nouvelle coquetterie ou pour bien marquer son appartenance à la ville de ces ancêtres baignée de gloires militaires ? On peut le penser puisqu’il aime adjoindre à son nom le qualificatif « tropézien », d’ailleurs les argentins ne s’y tromperont pas puisqu’ils viendront directement dans la cité du Bailli en boudant la cité du mimosa !

On peut aussi penser que Bouchard ait adopté le prénom d’un autre provençal corsaire, qui était le capitaine du bâtiment où servait Juan Bautista Azopardo en 1805.  Ce marin français a participé  à la reconquête  de Buenos Aires en 1806 et trouva la mort lors de la défense de Montévidéo. Son nom Hippolyte MORDEILLE et celui de ces  hommes « los corsarios franceses » devaient être sur toute les bouches.

Là encore l’équipe de fins limiers  Argentino-tropéziens cité plus haut sont à l’œuvre pour dénouer  de ce nouveau mystère. Espérons donc deux scoop pour le prix d’un !

En 1813 il se marie en coup de vent avec Norberta Merlo, la fille d’un ex-officier espagnol devenu son ami et sur lequel il comptait pour asseoir son ascension sociale, cet officier qui avait combattu  à Trafalgar au côté des français  en 1805 en prenant la cause argentine devait donc avoir une certaine reconnaissance de la part des personnalités locales. Il eut avec elle une fille, puis plus aucune relation, semble-t-il.

Au lieu de construire une vie de famille,   il continue ses exploits et 27 juin 1816 il reçoit de Vincente Echevarri­a (homme politique et armateur argentin)  une « lettre de marque » qui le fait corsaire argentin  entame un épique tour du monde au commandement de la frégate Argentina.

On rapporte qu’à cette époque, et ce serait une nouvelle coquetterie?  Que profitant de la  traversée vers le cap de Bonne Espérance il fomenta le projet de délivrer Napoléon à Sainte-Hélène, personnage qu’il admirait semble-t-il malgré la désaffection dont il a pu faire preuve en 1802, cette énigme sera sans doute résolue au fil des recherches historiques.

 
Le tour du monde d'Hippolyte BOUCHARD

Toutefois il cingle vers  Madagascar en 1817, où il attaque les bateaux négriers français et anglais sans distinction à Tamatave et les pirates aux îles Hawaï en 1818 où il demande gentiment au roi du pays de signer la reconnaissance de la république Argentine (ce sera le premier pays qui le fit !) Puis, on le retrouve aux îles de Java et de Sumatra et au large de la Chine.

En  Californie où il affronte à nouveau l’occupant espagnol pour le chasser de Monterey le 6 décembre 1818. Il rejoint ainsi un autre héros imaginaire contemporain qu’il aurait aimé connaître (Don Diego de la Vega, dit Zorro !)
Les californiens ont été impressionné certainement par Bouchard qui a démontré que « l’occupant historique » pouvait être vaincu, mais ils ont certainement moins apprécié les mise à sac après l’attaque, malgré le distinguo qui avait été prescrit entre les biens espagnols et américains !

L'Argentina sur laquelle H BOUCHARD se rendit maître de la Californie


Lorsque vous allez aujourd'hui à Santa Barbara par la route de Los Angeles 101, sur une longue jetée à la plage, vous pouvez voir de grands mâts avec les drapeaux des nations qui occupaient autrefois la Californie: Espagne, Russie, Mexique, États-Unis et l'Argentine. Et au deuxième étage de la Cour du comté de Santa Barbara, vous pouvez voir une fresque de Théodore Van Cina représentant l'occupation de Hipólito Bouchard, en 1818, «l'année des insurgés"
Après l’épisode de Valparaiso où il fut jugé par les chiliens, accusé par Cochrane de piraterie, il participera à l’indépendance du Pérou en devenant même commandant en chef de sa flotte !
Image illustrative de l'article Thomas Cochrane (10e comte de Dundonald)
Sir Thomas COCHRANE

Hippolyte Bouchard participe aussi aux combats pour l’indépendance du Pérou et c’est  dans ce pays, dans sa propriété de Naksa ou il avait monté une usine sucrière, qu’il avait appelé, dernière coquetterie  en anglais dans le texte : « Good luck », elle ne lui a malheureusement pas porté chance.
Cet homme nourri des idées révolutionnaires  qui s’était physiquement engagé pour lutter contre le trafic d’esclaves les armes à la main  et donc pour  droits de l’homme, n’en avait peut-être pas appréhendé toutes les nuances  parce que   le 4 janvier 1837 (seule historiquement attestée) un employé (certains récits parlent d'esclave ou péon) qu’il avait selon son habitude vertement corrigé, l’a froidement poignardé.  
Son corps, rapatrié en 1992, repose au Panthéon de la Marine, à Buenos-Aires. Une grande place de la capitale de l’Argentine porte son nom. La ville de Saint-Tropez ou il a appris son métier de marin a honoré Bouchard en donnant son nom à un quai du vieux port près du musée de l’Annonciade en 1965.

Bormes-les-Mimosas honore H. Bouchard par une stèle commémorative, en tant qu’héros de l'indépendance de l'Argentine. Son souvenir est commémoré chaque 9 juillet.

 
Stèle de Bormes Les Mimosas






JOURNAL DE BORD DU NAVIRE ECOLE « EL PRESIDENTE SARMIENTO »

Le 28 Juillet le navire quitte Ponta Delgada (au Portugal)  pour Villefranche, après le chargement de 270 tonnes de charbon et 223 d'eau douce, traçant une ligne droite à partir de  Gibraltar, qui a été franchi le 3 Août au soir.
Îles Baléares:  En arrivant à la 8ème destination dans l'après-midi, après une navigation de 1.805 miles. Un  fonctionnaire du croiseur américain Raleigh est venu à bord pour saluer le commandant.
Le commandant, Alberto Luque Gallegos et quelques officiers et cadets se transportent à Paris, où, en l'absence de l'ambassadeur, ont avec  le directeur M. Robert Gâche, visité  le ministre de la Marine et chef d'état-major de la Marine.
Ils ont visité le pavillon de l’Argentine à l’occasion de l’ouverture de l’exposition universelle de 1937.
Un déjeuner est offert au ministre français du  commerce et d'industrie, les autorités françaises, le personnel de l'ambassade et commissaires  et de leurs épouses, qui a eu lieu dans le Pavillon d' Armenonville dans le Bois de Boulogne, en remerciement de leur hospitalité.
Le 14 Août ils retournèrent à Villefranche-sur-Mer, ils arrivèrent  le lendemain dans la mati
née, les jours suivants  ont eu lieu des visites instructives, dont l'une, au Musée Océanographique de Monaco.
Le 19 Août, le commandant, trois officiers et cadets se transportent  à Saint Tropez pour commémorer le souvenir d' Hipólito Bouchard, offert par  la municipalité de cette ville, pour être placé sur le  ARA Bouchard, à la mémoire du héros de notre marine qui était originaire de ce lieu.


La délégation Argentine et le conseil municipal de St Tropez le 19 08 1937
Le 20 remerciement  par un  le déjeuner sur le bateau et le lendemain un autre, offert aux commandants de croisière Raleigh du  destroyer Admiral Hatiield et Fairfield.
  L’après-midi du dernier jour préparatif pour gagner pour Naples à la voile.
Visite frégate école par SAR le Prince Umberto di Savoia, héritier du trône d'Italie. Le 24 août 1937.










 Notes

Ce récit a pour but de compléter les textes de vulgarisation déjà nombreux parus  sur la toile ou dans la presse. Cela reste un travail d'amateur même s'il est le plus objectif possible , il est sûrement entaché d'erreurs  pouvant provenir de l'ignorance de son auteur mais aussi aux traductions de l'espagnol vers le français quelquefois approximatives.

Coïncidence

Les tropéziens noterons une nouvelle coïncidence intéressante : Le 17 mai marque le "Jour de l'Argentine Navy" date glorieuse dans les annales de la République, en ce qui concerne la consolidation des principes de la Révolution de mai avec la victoire navale de Montevideo, obtenu par notre flotte commandée Amiral Brown sur la flotte de la Royal Navy qui avait sa colonie espagnole dans ce port.
Le décret n ° 5304 du 12 mai 1960 a été signé par le Président de la Nation Dr Arturo Frondizi.
Cette date évoque la victoire qui a permis à conjurer le danger de la  puissance navale ennemie dans les eaux du Rio de la Plata, et qui a également permis à mener à bien les campagnes libératrices du Chili et du Pérou.

 
Un tropézien Laurent PAVLIDIS à la barre du Pr Sarmiento sur les traces d'Hippolyte BOUCHARD
Commémorations
Le 6 août 2007, soixante dix ans après, le grand voilier argentin " Libertad " qui est venu participer au rassemblement des grands voiliers dans le port de Toulon, a fait escale devant le port de Saint-Tropez. Des manifestations du souvenir ont eu lieu en Mairie et des élus municipaux se sont  ensuite rendus à Buenos-Aires en visite d’amitié et de courtoisie.


Epilogue provisoire
Sur les relations entre l'Argentine et Saint-Tropez, il y a aussi en 2012 le don par l'état argentin d'un buste de Bouchard qui se trouve au musée de la Citadelle (en présence de l'ambassadeur). C'est le même qui se trouve au musée naval de Buenos Aires. En 2014, l'amiral Alvaro Gonzales Lonzieme, n°2 de la Marine est venu à Saint-Tropez et a été reçu officiellement par la Ville.

Remerciements 

Notes Biographique

« Hippolyte Bouchard Corsaire » Par Claude Alain Saby édition  « The book edition » (édition en ligne, un livre est créé pour chaque demande en ligne – le pdf coute environ 5 euros et le livre 10 euros).



« El capitan Bouchard corsaire de la liberté » Par Georges Fleury et Hubert Jacquey édition Glénat.



Les recherches sur le net ont été faites sur

Wikipédia ;

Blog la marcophilie navale de Jean Michel BERGOUGNOU (http://envelopmer.blogspot.fr/2014/02/hippolite-bouchard-guerre-des-provinces.html);

Avec l'aide de:
Laurent PAVLIDIS conservateur du musée de la marine de Saint Tropez  
François COPPOLA Ancien adjoint au maire et ancien capitaine de Ville.
Je remercie également tout ceux qui ont fait part de leur remarques pour améliorer l'article et l’expurger des erreurs et approximations.