dimanche 23 octobre 2016

LA PETITE SIRENE DES SALINS




photo GODREDE
Le mois dernier  un fait divers spectaculaire mais heureusement sans conséquence grave attirait l'attention des lecteurs du journal régional sur une présence oubliée sur les flots. Il s'agit d'une gracieuse personne qui a semble-t-il choisi la solitude du petit îlot en face de la plage des salins, une main songeuse sur le front, on ne sait si c'est pour ne pas voir la bêtise de certain utilisateur de hors bords, les débordements estivaux des fêtards du rivage, de la pollution ou simplement pour se protéger du soleil.


Échouage septembre 2016 photo Nice-matin

A l’automne 1988, en fin de matinée de septembre, un spectacle aérien peu courant se déroula dans le ciel entre Pampelone  et le rocher de « Teste de Can », (tête de chien en Provençal). Un hélicoptère venait de décoller de la propriété du mécène  allemand Günter Sachs, qui avait épousé en 1965 notre B.B nationale. Pendue sous l’appareil à l’aide d’un câble, une sculpture en bronze de l’artiste Suisse Heinz Schwarz était transférée pour être fixée sur l’ilot  rocheux situé en face de la plage des Salins.
Pour en arriver là, Günter Sachs avait rencontré deux ans auparavant le maire de Saint-Tropez Jean Michel Couve pour lui proposer ce don. Cela après le succès de l’exposition  des œuvres de l’artiste au musée d’art moderne de Munich. Il fut accepté après avoir demandé et obtenues les autorisations officielles.  Mais le premier emplacement initialement prévu, le rocher de « l’Ay », (l’âne en provençal) peu propice à l’opération, ne fut pas retenu.
Deux ans plus tard, après un vol sans histoire  au dessus des flots bleus, la sculpture d’une des « Jeunes filles » fut délicatement déposée et fixée solidement sur l’ilot.

Moins connue et moins accessible que la « Petite Sirène » de Copenhague, elle bronze à longueur d’années au large de la plage des Salins, sur le rocher de « Tète de Chien,  adoptée par les mouettes, intrigant les navigateurs qui passent à proximité.



                                               François Coppola             


           

vendredi 16 septembre 2016

LA DERNIERE MOBILISATION DE JEAN-FRANCOIS ALLARD



A la veille du  dévoilement des bustes des statues de Ranjit Singh et de Bannu Pan Deï qui rejoignent celui du Général dans le square qui porte désormais son nom. 
Retour sur l’érection et la disparition du premier buste du Général Allard.

Photo Bianchi: le premier buste du général Allard place Raphaël De Garezzio


Document Archives Municipales St Tropez
Il est conservé aux archives municipale un bordereau de paiement en date du 28 novembre 1949 de la République Française représentée par le Préfet du Var à la commune de Saint-Tropez la somme de 2 430 francs pour 81 kgs de bronze. C’est le paiement de la dette contractée par  l’état Français pour la « mobilisation » du buste du Général Allard intervenue en l’année 1942 à Saint-Tropez en  exécution de la loi du 11 octobre 1941, cette loi transige en offrant à l’occupant visant principalement les cloches des villages, les statues en bronze sans intérêt historique… » En clair ni Jeanne d’Arc, ni Henri IV, ni Louis XIV ni Napoléon.(1)

Voilà donc que le général après les guerres napoléoniennes et la défense du Penjab, vient d’être « mobilisé » pour la 3e fois.






L’histoire a commencé par une lettre de Fernand Jean Ben  au Maire de Saint-Tropez  du 13 septembre 1934 dans laquelle il lance l’idée de constituer un «  Comité d’érection d’un monument en hommage au Général Allard ».

Ce comité prend forme rapidement, et de nombreuses personnalité le rejoindront :


MARIA MAIRE DE ST TROPEZ
HANRIGOU NOTAIRE
AUBERT CAPITAINE AU LONG-COURS CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR
FERNAND JEAN BEN
DE GASQUET, PROPRIETAIRE
DURET, COMMERCANT
BARBIER SYNDIC CDE FAILLITE
COCCOZ
MARTIN
VACHON
SAMMARTIN
SABATHIER  - ROUSSEL  - NIEL CONSEILLERS MUNICIPAUX
BONNIEUX RETRAITE
DAYON
GAY PROFESSEUR DE LYCEE
GABORIT COLONNEL OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR
GIRAUD PROPRIETAIRE
HERMIEU 1ER ADJOINT
MEIFFRET DOCTEUR EN MEDECINE
TIVOLLE CAPITAINE A LONG COURS OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR
TURIN ARTISTE



Tuby à l'époque.
Après moult courriers et autorisations demandées et obtenues Monsieur le Maire a pu inaugurer enfin lors des fêtes de la Bravade au matin du 16 mai 1935, le buste réalisé par Victor TUBY (capitaine de Ville 1925) artiste cannois et amoureux de Saint-Tropez et ses traditions.



Suite à la mobilisation de la statue, Saint-Tropez dédommagé, a pu retrouver cette figure tutélaire dont le modèle de plâtre était resté dans l’atelier de l’artiste, Moulin de Forville, et fut refondu à l’initiative des personnalités telle que Miguel RIFFAUD,  Marius ASTEZAN et  François COPPOLA, à l’époque adjoint au Maire.






La nouvelle installation : Septembre 2016
(1) On peut penser que Suffren a été sauvé par l'application de cette dérogation.