SAINT-TROPEZ VA BIENTÔT COMMÉMORER LE COMBAT VICTORIEUX DES TROPÉZIENS CONTRE L'ESCALE ESPAGNOLE DU 15 JUIN 1637 A CET OCCASION QU'IL SOIT RENDU HOMMAGE A UN VALEUREUX AVIATEUR BRETON - PIERRE LE GLOAN.
Lieutenant PIERRE MARIE LE GLOAN
Pilote au GROUPE de CHASSE
GC 3/6
5ème Escadrille
(1913 – 1943) |
Très éloignés des théâtres d’opérations de la « drôle
de guerre » puis de la « Campagne de France », les
Tropéziens vont être témoins ce jour mémorable du 15 juin 1940, d’un événement
auquel personne ne s’attendait. Depuis quelques jours, l’offensive Allemande a
été déclenchée avec succès dans le nord de la France. Profitant de la tournure
des événements, Benito Mussolini entraîne l’Italie fasciste dans le
conflit en attaquant la France affaiblie par l’offensive allemande dans le nord
et dans l’est. Le 15 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris, mais
les combats continueront jusqu’à l’armistice demandé par le maréchal Pétain.
Ce 15 juin, vers midi, la sirène dressée sur le toit de la
mairie, sonne l’alerte aérienne sur Saint-Tropez. La micheline ramène les
employés de l’usine des torpilles à la gare pour le déjeuner. C’est alors
qu’apparaît dans le ciel, une escadrille d’une douzaine de chasseurs italiens
biplans Fiat C.42. Elle fait partie d’un vaste dispositif d’une
soixantaine d’avions chargés d’attaquer les aérodromes du Luc et l’importante
base d’aéronautique navale du Cuers Pierrefeu près de Toulon.
Soudain
surgissent au-dessus de la presqu’île les deux chasseurs français Dewoitine
D.520 de l’adjudant le Gloan et du capitaine Assollant, (1), pilotes
du fameux groupe GC III/6 basé au Luc.
Ils abattent immédiatement
ensemble deux avions italiens, mais l’avion d’Assollant, armes enrayées doit
cesser le combat. Resté seul Le Gloan abat dans la foulée un troisième appareil
italien. Pour se sauver, un des aviateurs saute en parachute et tombe
dans le golfe. Des pêcheurs de Saint-Tropez sortent pour le récupérer au large
du Pilon. Mais transporté à l’hôpital, il y décédera. Son corps fut rapatrié en
Italie en 1943. En rentrant à sa base, l’adjudant Le Gloan, attaquera un
quart d’heure plus tard un quatrième chasseur C.42 et un gros
bombardier bimoteur Fiat BR.20, qui s’en prenaient au terrain du Luc et
les abattra.
C’est ainsi que l’Etat-major homologuera immédiatement pour
Pierre Le Gloan cinq victoires
obtenues le même jour en moins
d’une demi-heure, dont deux en collaboration avec le capitaine
Assollant.
Pour cet exploit unique en 1940, dont la presse va
s’emparer à quelque jour de l’armistice, l’adjudant Le Gloan recevra la croix
de la Légion d’Honneur et sera porté exceptionnellement au grade de
sous-lieutenant.
Le 15 juin 1940,
trois cent trois ans plus tard, jour pour jour après l’attaque repoussée de
vingt et une galères espagnoles le 15 juin 1637 contre Saint-Tropez, le Saint
Patron de la ville ne l’a t-il pas encore protégé ?
Pendant le combat, des balles perdues
atteignirent dans la campagne de Ramatuelle, la façade de la ferme de monsieur
Jean Courtin, fidèle bravadeur de Saint -Tropez, père de monsieur Michel
Courtin, capitaine de ville en 2009. Quelques jours après, la carcasse d’un des
avions abattus fut transportée sur le port, sur le quai Mistral et
présentée comme trophée de guerre.
Pierre Le Gloan venait de prouver que la France avait
encore dans ces heures sombres, des hommes de courage et de valeur et que
l’espoir demeurait en la victoire finale...
Replié en
Algérie avec son Groupe GC III/6, qui se trouvera rattaché à La France
Combattante après le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942, le
lieutenant Le Gloan effectue le 11 septembre 1943 une patrouille de
surveillance des côtes. Au retour à la base, le moteur de son P-39 stoppe
brusquement. Lui qui s’est toujours vanté d’avoir pu ramener son appareil à la
base, quel qu’en soit son état, ne veut pas s’éjecter et tente courageusement
un atterrissage forcé. Malheureusement le réservoir auxiliaire placé sous le
fuselage de son avion est plein d’essence et l’appareil disparaît dans une
formidable explosion au moment même où il touche le sol dans un champ de vignes
près de Lapasset....
Une des dernières photographies du lieutenant Pierre Le
GLOAN,
en Algérie, en compagnie d’aviateurs américains
Collection François-Xavier Bibert via famille Le Gloan |
Pierre Le Gloan est mort 26 ans jour pour jour, heure
pour heure, après Georges
Guynemer. Il est capitaine à titre posthume, chevalier de la
Légion d'honneur, titulaire de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre
1939-1945 avec dix palmes et une étoile et il a reçu de multiples citations...
(1) Héros
Français, très connu à l’époque, de la première traversée française de
l’Altantique Nord (Ouest-Est) les 13 et 14 juin 1929 à bord de l’avion français
Bernard 19 baprisé « L’Oiseau Canari »
REMERCIEMENT
Un grand merci à Monsieur Joseph BIBERT qui nous a non seulement permis de pirater son site
mais encore a largement contribué à l'écriture de l'article.
COÏNCIDENCES
Cet article pointe une correspondance de date assez extraordinaire, on peut y en ajouter deux autres en se rappelant qu'un autre aviateur breton CAYLA a lui aussi lors d'un mois de juin accompli quelques prouesses au-dessus du golfe de Saint-Tropez.
DC FC
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