Dans l'année de la célébration des 65 ans du Rampèu de Saint-Tropez il n'y a rien à ôter aux mots de notre regretté Miguel Riffaut lors de la célébration des 15 ans du groupe en 1966. Remembranço!
Il y a quelques semaines, le lundi de Pâques, notre groupe folklorique
« lou Rampèu de San-Troupes » fêtait son quinzième anniversaire.
« Lou Rampèu… », Le mot a intrigué beaucoup. Qu’est-ce
que cela veut donc dire ?
Eh bien, Rampèu, en français d’oil, se traduit par rappel ;
rappel d’une certaine partie de l’héritage spirituel de « nosti reire »
qui ne doit pas périr. Notre groupe présente un ensemble coloré et joyeux, des
danses et musiques qui égayèrent les tropéziens, jadis.
Les provençaux ont, de tout temps, choisi la danse comme
meilleur moyen d’extérioriser leur joie de vivre, aussi le répertoire qu’il
nous ont laissé est-il fort riche.
Aux danses d’origine locale, telles que la farandole, le
rigaudon, la volte, le brandi, d’autres rythmes venus de pays proches ou
lointains s’ajoutèrent, se façonnèrent au fil des ans et se plièrent de façon
harmonieuse au canons de la chorégraphie provençale.
La gavotte nous vint du Dauphiné, au XVIIE siècle. La gigue
à qui , un peu plus tard, les maître à chantier de la Marine empruntèrent les
pas, pour créer la matelote, était d’origine britannique.
La moisson, les chivau frus, les cordelles, les
jardinières viennent du fond des âges.
Danses magiques à l’origine, elles expriment le vieux désir de l’homme, de
plier, d’ordonner suivant sa volonté, les forces vives de la nature et se
retrouvent un peu partout en Europe.
Le XIXe siècle vit une adaptation savoureuse du quadrille
écossais et de la mazurka polonaise qui prirent « l’assent » en
gagnant nos bals de villages.
Ce riche ensemble de danses, nombreuses furent les villes
qui eurent le plaisir dde l’apprécier et, à travers lui, une certaine vision de
Saint –Tropez qui surprit heureusement beaucoup.
Toutes les régions de France, du Nord au Midi de la
Bourgogne à la Bretagne, ont été visitées par notre groupe.
Une des premières représentation |
A l’étranger, Bergame, Saragosse, Oviedo, Castellion de la
Plana, Cologne, Madrid… nous applaudirait, tour à tour en 1957, à Agrigente, le Rampèu s’octroya la première place
et reçut le grand prix du Temple d’Or, au cours d’un grand Festival
international de folklore qui vit s’affronter les meilleurs groupes européens.
Notre dernière grande
sortie nous vit acclamés par des milliers de Munichois, lore des manifestation
de l’Oktoberfest.
Il ne faudrait pas imaginer que ce désir de perpétuer des
images du temps jadis soit interprété comme un refus d’accepter notre monde
actuel et constitue une fuite
nostalgique vers le passé.
L’esprit du Rampèu est jeune, dynamique et nous nous sentons
bien de notre époque. Mais pour autant
que nous ne rejetons pas l’apport des générations antérieures. Nous avons
aussi, au plus haut point, l’amour de la petite patrie et nous attachons à
propager tout autour de nous une image de Saint-Tropez plus conforme à la vérité.
Pour instruire des générations de danseurs et de
tambourinaires, leur insuffler cet amour pour le terroir et cette volonté de
toujours mieux faire, combien a-t-il fallu de dévouement, de persévérance de la
part de ceux qui prirent en main les destinées du groupe.
Les circonstances en ont éloigné quelques-uns. Tous sont
restés nos amis. Comment les citer tous ?
Frédo Vachon, notre premier « cabiscou » ;
Philippe Tallien, qui donna à notre ensemble cette qualité ; Toni, notre
maître de massettes ; Lucien Astégiano, instructeur de tambourinaires et
dévoué professeur de solfège ; Mazy, qui dirige la chorale.
D’autres besognes plus ingrates : trésorerie,
secrétariat, entretien du matériel, mirent à contribution Georges Barbier,
Paule Tondut, Maurice Lepage, Mado Vermiglio, François Coppola…
Mais celle qui a le plus fait, celle qui assuma la part la plus lourde dans la conduite du groupe,
qui oeuvra de tous son cœur pour que
continue le Rampèu, celle à qui tous ceux (et ils furent nombreux) qui
passèrent par le groupe peuvent dire un grand merci, c’est Josette Bain, notre
Présidente.
Quand nous clôturons
notre spectacle, nous crions « Longo ma¨ » à l’adresse des
spectateurs. Cel a veut dire : Longue et heureuse vie.
En terminant ces
lignes, je crois que tous les rampelaïres s’associeront à moi pou crier :
Per Jouseto et per lou Rampèu, Longo Maï ».
Miguel Riffaud juillet 1966.
Note du transcripteur: Bien entendu, et malheureusement Miguel n'est plus là pour citer tous ceux qui ont repris le flambeaux et perpétue dans les même taches la flamme du Rampeu de Saint-Tropez.
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