vendredi 24 avril 2015

LOUIS FABRE 1887-1968. UN MAIRE VISIONNAIRE.



   

LOUIS FABRE EN 1958
Né à Saint-Tropez en 1887, élu aux élections municipales en 1947, réélu en 1953, puis en 1959, le commandant Fabre fut maire de Saint-Tropez, 18 ans, sans interruption.
Ses 3 mandats, après la guerre de 39-45, ont contribué à la reconstruction du vieux port dynamité en 1944, cela avec peu de moyens et de financements, ce qui n'était pas une
 petite affaire.                                                             

A la suite du baby boum de l’après-guerre, son objectif est dirigé vers la jeunesse et une nouvelle école maternelle est construite dans la verdure derrière la place des lices. L’école de garçons de la place du 15eme Corps est surélevée d’un étage. Un cours complémentaire est également créé à proximité. Les sportifs ne sont pas oubliés et la salle omnisports qui portera plus tard le nom de Jean Despas est élevée en centre-ville. Elle sera la première qui accueillera les matchs sous abri de basket et de volley-ball et de gymnastiques. Des moniteurs de sports sont employés pour diriger la jeunesse vers les équipes de l’union sportive tropézienne qui multiplie ses sections. Celles-ci sont dotées enfin de subventions municipales.
                                                                                                                        
A la suite de la formidable réussite du groupe Folklorique "Lou Rampeu" il fait adosser à la salle Jean Despas un "Fougaou".                                                                                                   

Au début de son troisième mandat, il fait voter le conseil municipal pour demander le concours des services des ponts et chaussées, pour l’étude et l’évaluation du projet d’agrandissement du port devenu trop petit.    Le dit service se verra confier la direction des travaux et la mènera jusqu’à son terme.

Afin de répondre aux besoins de la population, des délibérations du conseil municipal sont prises en 1963 pour permettre l’acquisition des terrains nécessaires à la construction de logements sociaux à l’entrée de la ville, ce sont les grands terrains Grépa et Allard qui font l'objet d’enquêtes publiques, pour les réserver à la commune.             

L'opération Grépa  réussira avec la construction par la suite de 200 logements pour les familles tropéziennes à la résidence Saint-Antoine.

En revanche, et malheureusement, bien que réservés pour le développement de la commune qui devait suivre, le maire suivant, Jean Lescudier, a laissé partir aux promoteurs  les six hectares de la propriété Allard. Ils étaient destinés, après enquête publique, au déplacement et à la modernisation des services administratifs, scolaires, sociaux et sportifs de Saint-Tropez. Ce sont actuellement les grands immeubles cubiques qui s'étendent de l'Eden Parc jusqu'aux Amouriés, chemin des Amoureux et avenue Leclerc.

La culture et l’histoire de la cité n'étaient  pas oubliées par l'ouverture en  juillet 1958  de la Citadelle, jusque là inaccessible aux Tropéziens.

Puis, Louis Fabre et le mécène Georges Grammont, concrétisent ensembles la modernisation du magnifique musée de peintures modernes de l'Annonciade.

En 1960, il achète et réserve la colline de mademoiselle Gaborit au Moulin Blanc pour créer un lotissement social.

Le boulevard de la mer (avenue général de Gaulle) devient son objectif pour doubler l’avenue Leclerc saturée par la circulation. La nouvelle gare C.P est construite, déplacée pour réaliser la poste actuelle inaugurée par un ministre.

Monsieur Fabre fait aussi voter le projet de l’usine d’épuration des eaux usées de la ville. Pour cela, il propose et obtient la disposition du grand collecteur d’égout en créant la magnifique promenade allant par le littoral, de la Tour du Portalet au vieux port des pêcheurs.                             

C’est sous son premier mandat que Saint-Tropez fut doté pour la première fois d’un canot de sauvetage en mer : le « Bally de Suffren ».

Commencée par le Vieux Port, reconstruit en 1950, son action pour le port s’achève par la réalisation des appontements des plaisanciers en 1964, ainsi que la réhabilitation du port des pêcheurs à la Ponche.       

Durant ses états de services dans la marine, Louis Fabre, jeune pêcheur à ses  débuts, devient matelot, puis  capitaine au cabotage. Plus tard, capitaine au long court, suite à  ses brillantes études à l’école locale d’hydrographie de Saint-Tropez. Il commande alors les magnifiques paquebots comme le Maréchal Lyautey, le Koutoubia, l’Arzou et le Bamako, de la compagnie Paquet de Marseille. Il sera à la barre d’un de ces bateaux en avril 1940, pendant la guerre, pour assurer le transport des chasseurs alpins à Narvik en Norvège.

Louis Fabre termine son troisième et dernier mandat de maire en 1965 à âge de 81 ans. Il décède en 1968.

Le 17 aout 1987, la municipalité a commémoré le centenaire de sa naissance à Saint-Tropez par l’évocation de ses longues carrières maritimes et municipales.
Louis Fabre, maire visionnaire, méritait bien l’hommage des Tropéziens. Et certainement avoir son nom sur une voie où une des nombreuses réalisations qui ont mis Saint-Tropez sur la voie du progrès.

                                                                           François COPPOLA

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